KTM Super Duke GT : Madame « Je sais tout »
KTM Super Duke 1290 GTpar Ponpon
Cette KTM Super Duke GT me pose un problème : J’ai essayé de savoir s’il y avait un domaine dans lequel elle n’excellait pas. Je cherche encore…
Extrait d’une conversation que j’ai eue environ 683 fois (soit une fois par semaine depuis que je fais ce métier) :
– « Ah t’es journaliste-essayeur ? Donc tu dois t’y connaître en moto…
– Un petit peu, oui.
– Alors vu que tu t’y connais, c’est quoi la meilleure moto ? »
C’est impossible d’offrir une réponse satisfaisante à cette question : une Yamaha R1 sera sans doute la pire moto de tous les temps pour un amateur de voyages, et vice-versa. C’est un problème, car en n’apportant aucune réponse à une question a priori simple, je passe pour un naze. Heureusement, la KTM Super Duke GT est arrivée.
J’ai fait le tour de ce qu’on peut demander à une moto, afin de savoir si cette KTM est la meilleure moto du monde.
Donc j’ai fait le tour de ce qu’on peut demander à une moto de route, afin de savoir si on pouvait affirmer que cette KTM était la meilleure moto du monde, sans passer pour un naze. Apprenez cet article par cœur et vous saurez enfin quoi répondre lors de vos soirées motardes. Ne me remerciez pas.
Une bonne moto doit être rapide
La Super Duke GT est très rapide. Sur la longue ligne droite du circuit du Castellet, elle a atteint 282 km/h compteur. Et elle l’a fait avec la manière. Le bicylindre, hérité de la Super Duke R, présente la particularité d’avoir à la fois très peu d’inertie et beaucoup de couple. Il pousse donc tout le temps et prend les tours avec une rapidité peu commune. Une vraie fusée !
Une bonne moto doit être fun
Jusqu’en 3e, il suffit d’accélérer pour que la roue avant entre en lévitation. En 4e et en 5e, un coup d’embrayage suffit pour déclencher une roue arrière. Quelle que soit la route, le moment, le rapport ou la vitesse, la poignée droite de la Super Duke GT est comme la gâchette d’un bazooka. Elle fait Boum !
Quelle que soit la vitesse, la poignée droite de la Super Duke GT est comme la gâchette d’un bazooka. Boum !
Mais une bonne moto doit être bonne en virage
En virage, la Super Duke R fait le job. Cette version GT ne s’en différencie que par l’ajout d’accessoires et d’ajustements routiers. Elle en est donc assez proche, bien qu’un poil plus lourde. Si ce surpoids est sensible à la mise sur l’angle, il ne rend pas la moto beaucoup moins efficace pour autant. Relativement vive pour une machine de cette cylindrée, elle se laisse faire à condition de s’investir un peu. De même, comme la Super Duke R, elle n’offre pas un train avant aussi rassurant qu’une Tuono ou une Speed Triple sur piste. Mais sa position relax, son grand guidon, son freinage parfait et ses excellentes suspensions la rendent redoutable sur route.
Une bonne moto doit pouvoir voyager
Si on considère qu’une moto routière doit rester une moto, c’est-à -dire un véhicule léger et amusant, alors cette KTM est une excellente routière. À mes yeux, elle ajoute juste ce qu’il faut de confort pour ne pas sacrifier le fun. La selle est assez épaisse et bien formée, la bulle réglable protège correctement, les poignées chauffantes et le régulateur de vitesse sont de série, le réservoir de 23 litres assure une bonne autonomie et la moto peut se connecter à un smartphone. Je n’en demande pas plus. Par contre, si votre truc, c’est traverser l’Europe au guidon d’une moto plus lourde qu’une Twingo et chargée comme une remorque à bois, alors je ne peux rien pour vous.
Si on considère qu’une moto routière doit rester une moto, c’est-à -dire un véhicule léger et amusant, alors cette KTM est une excellente routière.
Une bonne moto doit aller partout
Comme il y a autant d’usages que de motos, s’il ne doit en rester qu’une, il vaut mieux qu’elle sache à peu près tout faire. Là encore, cette KTM se pose là . Autoroute, ville, circuit, routes défoncées et même des pistes en terre. Grâce à son électronique de pointe, rien ne lui fait peur. Elle embarque à peu près tout ce qu’il est possible d’embarquer : connexion au smartphone, transpondeur, suspensions électroniques intelligentes, contrôle de traction, ABS intelligent qui s’adapte à l’inclinaison de la moto, modes moteur… Et surtout des modes de conduite qui adaptent tout ça en temps réel, en fonction du terrain et de la conduite. Il ne lui manque que la parole.
Une bonne moto doit être belle
Là , c’est mal barré. Primo, citez-moi un truc à la fois orange et joli et je m’engage à faire le tour du circuit du Castellet en slip en ouverture du prochain Bol d’Or. Ne vous fatiguez pas, j’y ai déjà réfléchi et je ne prendrais pas le risque de devoir courir 5,8 km en slip devant 80 000 personnes. Dans le classement des choix de couleurs moisies, ils se placent à la deuxième place, juste derrière le vert Kawa (qui a toujours eu la palme des couleurs qui puent). Deuzio, si cette Super Duke GT possède des lignes audacieuses (une qualité rare), il faudrait être aveugle pour oser affirmer qu’elle est belle.
Mais en toute honnêteté, j’ai oublié ce défaut dès l’instant où je suis monté dessus. Déjà car quand on est dessus, on ne la voit plus. D’autre part car quand on est dessus, tout ce que j’ai écrit quelques lignes plus haut vous saute aux yeux : C’est une putain de bonne moto !
Et si je n’ai que 7000 euros, je n’ai pas le droit d’avoir la moto idéale ?
Ceci dit, si vous n’aimez pas le orange, Ducati s’est risqué sur ce segment avec la Multistrada 1100 en 2007. Cette moto est équipée d’un des meilleurs moteurs jamais produits par Ducati : le bicylindre 1078 cm3 à 2 soupapes par cylindre et refroidi par air. On le retrouve dans les Monster 1100 et les Hypermotard 1100. Ce twin offre un caractère très attachant et une belle dose de couple, ce qui le rend parfaitement adapté à une moto routière. Qui plus est, dans sa version S, cette Ducati se pare de suspensions Öhlins, gage d’une tenue de route exemplaire et d’un confort exempt de reproches. On en trouve autour de 5000 euros en état irréprochable. Prenez juste garde à l’entretien, cette moto peut se révéler assez sensible.
