Nos nouveautés préférées du salon de Milan
billetCertains ont eu la chance d’y aller (Steph, on te déteste), d’autres ont du rester au bureau et admirer les nouveautés derrière leur écran (RIP Bader, François et Adrian). En tout cas, chacun d’entre eux ont eu un coup de coeur sur les nouveautés 2018 du salon de Milan !
ADRIAN
Ducati Scrambler 1100
J’ai jamais aimé la Ducati Scrambler. Je lui reproche de manquer cruellement de caractère moteur. C’est bête, parce que sans ça, je suis sûr que je la trouverais cool !
Bonne nouvelle : Ducati vient de sortir une Scrambler 1100, avec un bicylindre en L à distribution desmodromique à 2 soupapes par cylindre, refroidi par air. Ne me demandez pas comment ça marche, j’ai jamais compris. En tout cas, ce moteur équipait la Monster 1100 Evo, mais surtout l’Hypermotard 1100. J’ai la chance d’en avoir une et pour vous la faire courte, c’est pour moi le meilleur bicylindre au monde. Un truc doté d’une poussée « organique » : c’est comme si la poignée de gaz était reliée à votre ventre et à chaque fois que vous la tournez, ça fait naître des petits papillons. C’est un mélange unique entre les vibrations et la façon dont la puissance est délivrée. À sa sortie, Ducati définissait son moteur comme : « le pinacle de 30 ans de développement de moteur à air ». Après ça, Ducati n’a plus fait de moteur à air. Autant dire que c’est le meilleur moteur à air jamais produit par Ducati. Tout simplement.
Évidemment, celui de la Scrambler 1100 a perdu 14 chevaux dans la guerre aux émissions (86 chevaux désormais), mais son couple reste quasi intact : 9 mkg à 4 750 tr/min (l’Hypermotard 1100 en fait 10,5 au même régime). Le Scrambler 800 développe 6,8 m.kg à 5 750 tr/min. Le Scrambler 1100 devrait donc avoir bien plus de répondant et de sensations moteur. Ça, combiné à son look et sa facilité, devrait en faire le premier Scrambler cool de l’Histoire !
PONPON
Husqvarna 701 Vitpilen
Je n’aime pas les salons de la moto. En général, ils sont pour moi la source d’une immense frustration. Et la raison de cette frustration réside dans la différence abyssale qui existe entre le prototype et la version commercialisée d’une moto. C’est qu’entre le premier coup de crayon du designer (souvent splendide) et la moto commercialisée (souvent pas très splendide), la moto en question passe entre les mains de tout un tas de personnes dont le rôle est de la rendre sûre, équilibrée, fiable, économique à produire, et homologuée. Et donc esthétiquement triste.
L’Husqvarna 701 Vitpilen m’a réconcilié avec les salons. De l’original proto présenté l’an dernier, la version définitive a quasiment tout conservé. De la partie supérieure anguleuse à cette audacieuse ligne jaune coupant la moto en deux, rien ne manque.
Et vous savez ce qui me plait le plus ? C’est qu’elle ne se contente pas d’être belle à en crever. Elle emprunte son monocylindre au supermotard 701 et fait donc 75 chevaux pour 157 kilos.
75 chevaux pour 157 kilos ! Vous réalisez ? C’est inédit – et vraiment très léger. Car plus encore que la puissance, ce qui rend une moto fun et efficace, c’est sa légèreté. D’autant que pour faire les choses bien, le tout sera servi par une partie cycle sportive et une électronique dernier cri (et déconnectable). Donc en 2018 et en échange d’environ 10 000 balles, les motards pourront s’acheter un vrai prototype de salon, aussi beau qu’efficace. J’aime bien les salons.
STEPH
KTM 790 Duke
J’aurais pu choisir d’autres bécanes à Milan : la Panigale V4, la Kawa H2 GT ou la Honda CB 1000 R ont toutes de quoi séduire, interpeller ou au moins alimenter les discussions autour de la machine à café (sans parler de la Niken, imbattable à ce jeu-là). Mais la petite KTM est celle qui me paraît la plus prometteuse. D’abord parce que la marque a bâti sa réputation sur le caractère et l’efficacité sportive de ses modèles. Ensuite parce que, pour la première fois peut-être, le constructeur Autrichien propose une machine qui paraît sacrément affutée à un tarif vraiment compétitif (aux alentours de 9 600 euros). La gueule agressive annonce la couleur, le châssis, vu les vidéos alléchantes où la bécane est dans tous les sens, a l’air top et le rapport poids/puissance super intéressant.
J’ai pu m’asseoir dessus et je peux vous dire que la Duke est fine, basse (même Bader devrait poser les pieds par terre) et propose une position genre « viens mettre du gaz avec moi, on va s’amuser… ». Cerise sur le gâteau, le bicylindre et son châssis annoncent l’arrivée d’une jolie famille. On peut parier pour 2019 sur une 790 Adventure et d’une 790 Duke R encore mieux équipée.
Pour revenir à la Duke, KTM la présente comme « La plus précise des armes destinées à la route… » On reconnaît sans mal le phrasé guerrier de la marque, mais la cible est claire : chasser sur les terres des Street Triple, MT-09 (qui voit arriver une version SP avec de meilleures suspensions) et autres Z900. Un concentré de fun orange, moi, ça me parle !
BADER
Yamaha Niken
Je ne sais pas ce qui me choque le plus dans la Niken : ce qu’elle est d’un point de vue ingénierie ou les réactions qu’elle déclenche. Personnellement, j’étais d’abord très excité par la Ducati Panigale V4, mais l’avalanche de rage haineuse que suscite la Niken a dévié mon attention naturellement sportive. Me voilà donc en train de lire le dossier de presse Yamaha pour essayer de comprendre ce qu’est la Niken. Bon d’abord, je constate que la partie arrière, en tous cas tout ce qui se trouve derrière la colonne de direction s’avère être une moto. Et pas n’importe laquelle : une MT-09, soit le roadster les plus surprenant de ces 3 dernières années, grâce à son moteur bien nerveux et très attachant. Ensuite, je vois que Yamaha a mis deux roues à l’avant. Bon là rien de nouveau, ce genre de train avant a déjà été produit chez Piaggio avec le MP3. Sûrement pas exactement la même technologie, mais en tous cas un concept similaire. Et pour nous rassurer, Yamaha jure sur la tête de l’inventeur du Cross Plane (autant vous dire que le type est important là-bas), que la Niken peut pencher jusqu’à 45°. Je peux vous assurer que je me suis déjà bourré avec moins d’angle. Au final, j’ai sans doute un peu perdu mon temps en lisant ce dossier de presse, parce que la Niken c’est bien une moto, aucun doute. Une moto qui innove un peu, qui change. Et je peux vous dire une chose : si en ajoutant une roue avant à un scooter, on le rend pas moins bon, en ajoutant une roue avant à une moto, on devrait pas la rendre si horrible que ça. Enfin, je l’espère, et du coup maintenant, à cause de vos conneries, j’ai hâte de l’essayer.