État des lieux : KTM en compétition Vitesse
produitpar Adrian
Que ce soit pour sa croissance à deux chiffres, sa domination en tout-terrain ou la signature de Johann Zarco en MotoGP, KTM a le vent en poupe ces dernières années. On a fait le point sur la marque orange et son engagement en compétition, histoire de savoir d’où elle vient, où elle veut aller et comment elle s’y prend…
On peut se demander pourquoi KTM s’est soudainement intéressé à la Vitesse ces 15 dernières années.
Si le défi sportif est sans aucun doute un des moteurs de cet engagement, il n’en demeure pas moins la réalité d’un choix stratégique orienté vers un business florissant. N’oublions pas que l’Autrichien connaît une excellente croissance, de 10% sur l’année 2018. En gros, depuis trois ans, KTM vend plus de motos de route que de motos tout-terrain. Résultat : la marque tente d’appliquer la stratégie qui a fait son succès en tout-terrain à la Vitesse. À savoir, tout miser sur la compétition, gagner des titres et voir les ventes de motos d’origine exploser.
KTM vend plus de motos de route que de motos tout-terrain.
Je n’ai aucune idée du succès ou non de cette stratégie dans le secteur de la moto sur route. Car si en tout-terrain, les machines de compétition sont relativement proches de celles que vous pouvez acheter en concession, les machines pour la route sont bien éloignées des prototypes du MotoGP… Mais dans tous les cas, voici où en est KTM aujourd’hui en compétition Vitesse.
La compétition en France :
Même si depuis 2015 et la disparition de la RC8, KTM ne commercialise plus de sportive à proprement parler, elle ne cesse de s’investir en compétition Vitesse en France. Pour cela, elle organise de coupes de marques : des catégories dans lesquelles ses clients peuvent s’affronter au guidon de la même moto, avec un règlement restreint. Aujourd’hui, c’est la marque qui en propose le plus, avec pas moins de quatre coupes :
RC 125 Cup
Au sein de quel championnat ? Coupe de France Promosport – 125 cc
5 courses
À partir de : 10 ans
Qu’est ce qu’on gagne ?
Un total de 6 750 € de primes.
Le prêt d’une RC390 pour la saison suivante.
RC 390 Cup
Au sein de quel championnat ?
Coupe de France Promosport – 400 cc
5 courses
À partir de : 10 ans
Qu’est ce qu’on gagne ?
Un total de 6 750 € de primes.
Le prêt d’une RC390 ou d’une 790 Duke pour la saison suivante.
790 Cup
Au sein de quel championnat ?
WERC – Roadster Cup
5 courses
À partir de : 16 ans
Qu’est ce qu’on gagne ?
Un total de 6 750 € de primes.
Le prêt d’une 1290 Super Duke R pour la saison suivante.
Super Duke Cup
Au sein de quel championnat ?
Challenge Protwin
5 courses
À partir de : 16 ans
Qu’est ce qu’on gagne ?
Un total de 9 000 € de primes.
>Plus d’informations sur les Cup KTM<
L’usine à champions de la Red Bull Rookies Cup
Cela fait maintenant 12 ans que KTM fournit les machines de la Red Bull Rookies Cup. Ce championnat est une véritable antichambre du MotoGP. Il est réservé à des jeunes pilotes qualifiés et choisis par les organisateurs pour leur potentiel. Les courses se déroulent les mêmes week-ends que les Grand Prix européens (et on vous a d’ailleurs invités à en vivre une de l’intérieur). L’objectif est de déceler les futurs grands noms des Grand Prix et leur permettre d’être remarqués pour accéder au championnat le plus relevé au monde : les Grand Prix. Cette année, sur les 13 pilotes sélectionnés, 3 sont Français.
De quoi succéder aux champions du monde ayant participé à la Red Bull Rookies Cup :
- Johann Zarco (vainqueur en 2007)
- Danny Kent (second en 2010)
- Brad Binder (cinquième en 2010)
- Jorge Martin (vainqueur en 2014)
- Joan Mir (second en 2014)
Combien de temps il faut à KTM pour gagner un championnat du monde ?
Si pour les championnats du monde d’Enduro et de Motocross, les victoires de KTM sont arrivées assez rapidement après leur première participation, la tâche a été un peu plus difficile dès que la marque s’est attaquée à des pays ou des disciplines plus éloignés de ses racines.
En Motocross US
34 ans pour son premier titre
Cela a par exemple été le cas aux États-Unis où la marque s’est implantée de façon officielle en 1978, pour finalement remporter son premier titre 34 ans plus tard, en 2012. Pourtant, les Autrichiens n’ont pas ménagé leurs efforts, en signant notamment Jérémy McGrath en 2003, alors qu’il était fraîchement champion. Sans résultat. Il a fallu attendre l’arrivée de Roger DeCoster et de Ryan Dungey en 2011. Par la suite, la marque a décroché 5 titres en Supercross et Motocross.
Aujourd’hui, les KTM sont parmi les motos les plus performantes des championnats américains de Motocross et de Supercross. Preuve qu’une fois que les Autrichiens trouvent la bonne formule, ça fonctionne.
En Moto3 :
10 ans pour le premier titre mondial
En championnat du monde de Vitesse, l’engagement des Oranges a été plus tardif. La marque est arrivée par la petite porte de la catégorie 125 en 2003… Pour gagner sa première course en 2004 ! Il a fallu ensuite attendre 2012 pour que KTM remporte finalement le premier titre en Moto3 de l’Histoire, avec Sandro Cortese. 10 saisons après son engagement dans la catégorie.
En Moto2 :
Des victoires dès la première saison
En 2017, la marque est passée aux choses sérieuses en s’engageant en Moto2 et MotoGP. Elle est ainsi devenue le seul constructeur engagé dans les 3 championnats.
Et dans la catégorie intermédiaire, les résultats ne se sont pas fait attendre. Miguel Oliveira est monté sur le podium dès la quatrième course , avant de remporter les trois dernières courses de la saison. L’année suivante, KTM termine vice-champion du monde et champion du monde constructeur.
En MotoGP :
Sur le podium dès la deuxième saison
Les choses ont été plus compliquées en MotoGP. Il faut dire que pour le Moto2, il « suffit » de développer un châssis, étant donné que le moteur et l’électronique sont les mêmes pour toutes les machines. En MotoGP, les choses sont plus délicates… Les résultats ont été en dents de scie, avec une 9ème place comme meilleur résultat en 2017. 2018 ne s’annonçait pas mieux, jusqu’à ce que Pol Espargaro monte sur le podium de la dernière course de la saison à Valence. Un véritable événement pour KTM.
À quel point c’est compliqué de réussir en MotoGP ? ![]()
Depuis l’avènement du MotoGP en 2002, seulement 4 constructeurs ont remporté une course en MotoGP : Honda, Yamaha, Ducati et Suzuki. Si pour les 3 premiers, la victoire a été raflée dès la première année, il a fallu 6 saisons à Suzuki pour monter sur la plus haute marche du podium ! Autant dire que la tâche est ardue… En montant pour la première fois sur le podium d’un GP cette année (dès sa deuxième saison donc), KTM avance tout de même dans la bonne direction : sur les 25 constructeurs engagés depuis les débuts du MotoGP, seulement 7 sont montés sur le podium…
Les investissements pour réussir en MotoGP
L’info la plus importante pour nous est évidemment la signature de Johann Zarco au sein de l’équipe officielle pour 2 ans. KTM investit sur la vitesse et le talent du Français (qui a été successivement meilleur rookie et premier pilote privé lors de ses deux premières saisons en MotoGP). Johann pourra de son côté compter sur le soutien de l’usine et de nombreuses séances de testing pour développer la moto en cours de saison. Et côté développement, l’embauche de Dani Pedrosa en tant que pilote essayeur a pour effet d’offrir à KTM le pilote de développement le plus rapide du moment (et doté pour certains d’un incroyable feeling). Bon, bien que les résultats de Zarco aux essais hivernaux et la blessure de Pedrosa à de quoi faire grincer des dents, le programme est bien en place pour faire progresser le RC16.
Dans un futur moins proche, KTM a d’ailleurs avoué avoir approché Marc Marquez, et ce dernier n’est pas fondamentalement fermé à cette idée… Alors si même le pilote au sommet de la discipline est d’accord avec cette démarche, c’est qu’elle ne doit pas être si mauvaise.
Le jour où KTM a voulu ouvrir un musée… Mais n’avait rien à mettre dedans.
